Conseil municipal du 21 mars – Intervention de Vincent Soulage
Il n’est malheureusement pas inutile de le rappeler, le logement – plus précisément l’accès à un logement abordable – reste une question sensible, à laquelle notre région ne peut plus se permettre de mener une politique de l’autruche teintée d’indifférence et de cynisme.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et ils sont sans appel : 740 000 demandes déposées en moyenne chaque année pour seulement 10 000 attributions par an, un délai d’attente de dix ans en moyenne, des prix au mètre carré qui explosent en Ile-de-France (près de 7000 euros/m2, soit une hausse de 26% en à peine cinq ans)…
Cette situation pénalise en premier lieu les classes populaires mais aussi les classes moyennes qui éprouvent de plus en plus de difficultés à pouvoir se loger de façon décente et ainsi s’épanouir durablement.
Face à la demande de nos concitoyens, quelles sont les réponses des institutions ?
- le conseil régional a divisé par deux la subvention accordée en matière de construction de logements sociaux,
- L’État met fin au financement de logements sociaux dans les communes en présentant plus de 30%… quelle triste réalité
Ce soir, nous examinons le Contrat de Relance, conclu entre l’État, POLD et les villes-membres de notre intercommunalité. Reconnaissons que c’est un dispositif qui a le mérite d’aller dans le bon sens, Le gouvernement semble ainsi reconnaître – à demi-mots mais c’est toujours ça de pris – l’intérêt de la loi « Solidarité et Renouvellement Urbain » dite loi SRU. De cette loi votée par une majorité de gauche, le gouvernement actuel reconnait aussi la pertinence en matière d’aménagement du territoire et de construction de logements, là où certains candidats à la présidentielle ne cachent pas leur volonté de vider la loi de sa substance, voire la supprimer purement et simplement, au risque d’aggraver une crise du logement déjà profonde.
Si l’intention derrière ce contrat de relance est louable, la décision reste modeste aussi bien par les moyens alloués, la durée du contrat, et donc le nombre de logements concernés. De plus, les modalités de sa mise en œuvre sont plus inquiétantes. En particulier, la complexité des règles de financement nous fait craindre l’émergence d’une usine à gaz et surtout réduit le caractère incitatif de la mesure.
Bref, nous doutons de l’efficacité réelle de cette mesure dont la portée sera sans doute limitée.
Comme l’a évoqué Emmanuelle Cosse, la présidente de l’Union Sociale pour l’Habitat (USH), le 9 mars dernier, il est essentiel, pour ne pas dire indispensable de produire davantage de logements, et pas uniquement des logements sociaux. Il est regrettable que cette préoccupation majeure de nos compatriotes demeure au second plan du débat présidentiel en cours. Il est tout autant regrettable que le gouvernement actuel n’y engage que si peu de moyens. Gage aux élus locaux que nous sommes de continuer à porter cet enjeu majeur dans le prochain quinquennat