Conseil municipal du 25 mars – Intervention de Didier Debord
AVERTISSEMENT : seul le prononcé fait foi
Monsieur le maire,
Mesdames, messieurs chers collègues,
Chers Nanterriennes et Nanterriens,
Le mois dernier, à l’occasion des échanges sur le Rapport d’Orientations Budgétaires (ROB), nous soulignons le fait que notre ville devait faire face à de nombreux impératifs contradictoires et cela a été réévoqué dans votre intervention préalable monsieur le Maire et repris par la suite par notre collègue, Imed Azzouz.
La construction d’un budget est un exercice difficile. Alors j’entends ce soir mes collègues de l’opposition brandir la clause de compétence générale, le nouveau mot à la mode au sein de ce conseil municipal comme si derrière cette notion, nous avions une baguette magique qui nous permette de déployer des investissements massifs pour le bien-être des Nanterriens ! Sachez que nous aimerions bien avoir cette baguette magique ! Néanmoins, et malheureusement, c’est méconnaitre le fonctionnement de nos institutions et des responsabilités de chacune, méconnaitre le fonctionnement et la responsabilité du Conseil départemental en matière de politique sociale, méconnaitre notamment le fonctionnement de la Région qui a la responsabilité de l’emploi dans toutes ses dimensions et c’est méconnaitre également la responsabilité de l’État qui doit apporter sur le territoire national la sécurité de tout à chacun.
Je ne prends que ces trois exemples, au regard de ces trois institutions, mais elles sont pour moi fondamentales dans la construction de notre société, du vivre ensemble que nous souhaitons porter à Nanterre. Oui, quand il faut exercer la clause de compétence générale, nous l’exerçons mais ne le faisons pas en défaussant les autres institutions de leurs responsabilités à l’égard des Nanterriens ! Et non, malheureusement nous n’avons pas de baguette magique !
Depuis notre élection en mars 2020, notre ambition reste la même, c’est d’être fidèle aux engagements pris devant les Nanterriens. Ces engagements, nous les mettons en œuvre, et mon collègue l’a rappelé tout à l’heure, 90% d’entre eux ont été réalisés ou sont en cours de réalisation. C’est une réalité, malgré ce que j’entends, les engagements pris seront tenus !
Face aux difficultés des collectivités territoriales, et plus particulièrement de la nôtre, nous continuons à agir comme un bouclier en direction des plus fragiles et des publics les plus isolés. Nous restons sur nos objectifs dont notre objectif de solidarité. Oui, c’est une valeur qui reste forte au sein de notre collectivité et nous entendons la porter avec la même force !
Néanmoins, la solidarité, dans un territoire comme le nôtre dans la Région Ile-de-France, doit être partagée et chaque collectivité doit s’inscrire dans cette solidarité, je parle notamment en respectant la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) et en construisant partout où cela est possible pour permettre aux citoyens, aux demandeurs de logements sociaux de pouvoir accéder à un logement digne. Ce n’est malheureusement toujours pas le cas et la mesure qui est annoncée par le gouvernement pour contourner les exigences de la loi SRU en intégrant les quotas de logements sociaux intermédiaires ne va pas contribuer – bien au contraire ! – à améliorer l’accessibilité du logement social pour tous sur notre territoire. Nous devons toujours continuer à agir comme un bouclier pour les plus fragiles.
Nous devons rester fixés sur nos objectifs, faire preuve de résilience, d’innovation pour nous permettre de dégager une stratégie budgétaire claire, lisible et ambitieuse et je pense que ce qui nous est présenté aujourd’hui remplit ces objectifs. On l’a dit, nous sommes dans une situation compliquée. Parallèlement à l’ambition de la collectivité, le gouvernement, par la voix du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, annonce de son côté, 10 milliards d’euros de coupes budgétaires cette année et monsieur le Maire en a fait le détail et présenté les conséquences pour Nanterre. On sait d’ores et déjà que d’autres coupes budgétaires devraient intervenir en 2025 et que, bien entendu, elles auront, elles-aussi, un impact sur les politiques portées au sein de notre collectivité.
Comment ne pas réagir face au manque de lucidité de la part de l’État et exprimer notre incompréhension face à des décisions qui, en premier lieu, pénaliseront les habitants notamment de nos quartiers populaires, cf. aux coupes budgétaires relatives à la rénovation du logement par exemple. Là aussi, les faits sont les faits ! Ils sont réels et elles auront des conséquences pour tous ! Il nous faut les dénoncer quand elles sont mises en œuvre et réclamer plus de justice sociale et davantage de services publics. Le service public sur un territoire, ce n’est pas que le service public communal. Le service public a sa place sur le territoire et il anime le maillage territorial mals le service public, c’est aussi le service public du Département autour de la Petite Enfance, de l’accompagnement social, c’est le service public de la Région autour de l’emploi et c’est le service public de l’État, on peut penser à ses services traditionnels mais aussi les services publics qui sont mis en œuvre par des sociétés sous responsabilité de l’État, je pense au service public de la Poste par exemple.
Alors que l’État se désengage, notre majorité prend ses responsabilités, et c’est tout le sens du budget qui nous est proposé pour 2024, un budget bien entendu que le groupe socialiste adoptera sans aucune réserve. C’est un budget qui nous permet de maintenir le cap en toute détermination et en toute lucidité.
Je vous remercie