Conseil municipal du 14 octobre – Intervention de Didier Debord
AVERTISSEMENT : seul le prononcé fait foi
Monsieur le maire,
Mesdames, messieurs chers collègues,
Chers Nanterriennes et Nanterriens,
La présentation, par le Premier ministre, Michel Barnier, des principales orientations budgétaires pour l’année 2025, a de quoi de nous inquiéter et inquiéter les Français, notamment les plus modestes comme les plus fragiles.
Que nous propose-t-il ?
Une cure d’austérité inédite : 60 milliards d’économie dont 40 milliards de coupes budgétaires portant pour près de la moitié sur l’action sociale. J’y reviendrai ultérieurement dans le conseil lorsque j’évoquerai le sujet de la santé.
Il nous est retorqué que la situation budgétaire est « beaucoup plus dégradée que cela a été dit ». Mais cela des mois que les parlementaires de gauche et du Parti socialiste alertent sur les choix budgétaires ainsi que les prévisions fantaisistes d’Emmanuel Macron et de Bruno Lemaire.
Ce projet de loi, tel qu’il est présenté et s’il va à son terme, comporte plusieurs mesures qui auront des conséquences significatives sur les budgets des collectivités territoriales.
Je ne reprendrai pas l’ensemble des points énumérés dans le vœu et des impacts pour Nanterre, je m’en tiendrai à l’évaluation des services financiers de la ville : 11,5 millions de recettes en moins ! Ce n’est pas rien et ces moindres recettes pourraient compromettre notre capacité à financer des services publics locaux essentiels tels que l’éducation, la sécurité, la solidarité, le logement, la culture et le sport, en fait tout qui consacre le vivre ensemble.
- L’éducation : moins de moyens pour les écoles, ce qui pourrait entraîner des classes surchargées, des difficultés à maintenir des infrastructures en bon état et une diminution des activités périscolaires
- La sécurité : avec des budgets restreints, nos capacités à investir dans la sécurité publique, comme l’amélioration de l’éclairage urbain, le renforcement des moyens de la police municipale et le développement des dispositifs de vidéoprotection, pourraient être compromises.
- Les services sociaux : les programmes d’aide sociale, qui sont cruciaux pour les populations les plus vulnérables, pourraient être affectés, entraînant une diminution des aides aux personnes âgées, aux familles en difficulté et aux personnes en situation de handicap.
La diminution des ressources entraînera également des coupes dans les investissements locaux. Nos projets de développement urbain, d’aménagement des espaces publics et d’amélioration des infrastructures (routes, transports, équipements sportifs) pourraient être ralentis. Cela aurait un impact direct sur la qualité de vie de nos concitoyens et sur l’attractivité de notre ville
Enfin, cette situation créera une pression supplémentaire sur notre budget local nous obligeant à faire des choix difficiles.
Il est impératif que nous restions vigilants et proactifs face aux enjeux soulevé par le projet de loi de finances 2025. Nanterre doit continuer à être un modèle de solidarité et d’innovation.
Les mesures proposées dans le projet de loi budgétaire pour 2025 sont – n’ayons pas peur des mots – une insulte pour les collectivités territoriales et une ville comme la nôtre, qui ne cessent de redoubler d’efforts pour pallier, le plus souvent et au-delà de leurs compétences propres, les manquements manifestes et répétés de l’État. Les pistes envisagées n’augurent rien de bon et constituent une peine supplémentaire pour Nanterre qui, refuse d’être, une fois encore, victime des errements de l’exécutif et de son absence de lucidité.
Élus socialistes, nous refusons d’être les complices d’une politique budgétaire qui menace les services publics et la viabilité de notre territoire. D’autant que, comme le propose le Nouveau Front Populaire, d’autres solutions existent comme le rétablissement de l’ISF avec un volet climatique, la suppression de la flat tax, l’instauration d’une taxe exceptionnelle sur les superprofits et les dividendes ou encore, dans le cas qui nous concerne, le retour de la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE), mesure qui aurait pour mérite et intérêt de redonner des capacités fiscales aux collectivités locales.
Le groupe socialiste soutient sans réserve la proposition de vœu présentée par le conseil municipal.
Nous devons résister à cette politique d’austérité qui fait peser le fardeau sur les plus fragiles, tout en continuant à appauvrir l’État par des cadeaux fiscaux aux plus riches. Ensemble, nous devons défendre une fiscalité plus juste et assurer un avenir durable pour Nanterre et ses habitants. Mobilisons-nous pour porter une voix forte face à ces décisions et proposer des solutions qui privilégient l’équité sociale et la justice fiscale.
Je vous remercie.