Conseil municipal du 13 octobre – Intervention de Didier Debord
Monsieur le Maire, chers collègues,
La décision modificative qui nous est présentée aujourd’hui nous offre l’occasion d’évoquer, au-delà des chiffres, la situation financière nationale et, plus largement, les perspectives d’avenir pour notre ville.
Et force est de constater que ces perspectives sont aujourd’hui marquées par l’incertitude.
Pour nos collectivités locales, le flou domine.
Le chaos politique qui s’installe au sommet de l’État n’est pas sans conséquence : au moment même où les parlementaires devraient débattre, amender et construire le budget de la Nation, c’est la confusion qui règne : confusion pour nos concitoyens, incertitude sur les marchés financiers, et paralysie pour les acteurs publics.
Depuis un an, l’instabilité ministérielle est devenue la norme. Trois Premiers ministres se sont succédés, tous issus de la droite, sans vision, sans cohérence, sans cap.
Des passages éphémères à Matignon, des annonces sans lendemain, et au final, quel résultat ?
Une politique d’improvisation permanente, où chaque gouvernement tombe avant même d’avoir pu faire voter son projet de loi de finances.
Cette instabilité affaiblit la confiance, décourage les investissements et met en péril les projets des collectivités. Comment bâtir une stratégie locale durable quand l’État lui-même n’assure plus ni visibilité, ni constance ?
Le retour de Sébastien Lecornu vendredi, après sa démission lundi matin, ne fait qu’accentuer la défiance des Français envers la politique et les politiques. La nomination du Gouvernement, hier soir, démontre surtout la volonté du Président de la République de s’entêter dans un chemin politique que les électeurs ont pourtant rejeté lors des législatives anticipées de l’année dernière.
En parallèle, les besoins sociaux n’ont jamais été aussi urgents :
- 9,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté,
- 2,4 millions dépendent de l’aide alimentaire,
- Et plus de 2 000 enfants dorment chaque soir à la rue.
Dans ce contexte, nos associations jouent un rôle essentiel. Elles font vivre la culture, le sport, la solidarité et le lien social.
Mais elles traversent une crise sans précédent :
- Baisse des financements publics
- Augmentation des besoins
- Dégradation des conditions de fonctionnement
La part de subventions dans leur budget a chuté de 41 %. A Nanterre, nous sommes fiers de maintenir un soutien permanent aux associations.
Demain, le Premier ministre présentera son projet de loi de finances pour 2026.
En maintenant la même politique, le Gouvernement Lecornu II risque d’apporter le coup fatal à la solidarité.
Nous le redisons avec force : une autre voie est possible.
Une voie qui refuse la rigueur aveugle et choisit la justice sociale et fiscale.
L’adoption d’un véritable budget de justice sociale est la condition indispensable pour que nos collectivités continuent d’assurer des services publics de qualité et de soutenir pleinement les associations, qui en ont plus que jamais besoin.
Je vous remercie.