Communique du groupe socialiste et divers gauche de la métropole du Grand Paris
Au lendemain de l’expulsion d’un camp de personnes réfugiées installé pacifiquement place de la République, nous, élu.e.s du groupe Socialiste et divers gauche de la Métropole du Grand Paris, dénonçons le dispositif d’évacuation et de dispersion violent et inhumain qui s’est opéré hier. Nous appelons l’État à assumer ses responsabilités pour proposer une politique cohérente, durable et concertée avec les communes de la Métropole du Grand Paris en matière de mise à l’abri des personnes vulnérables et d’hébergement d’urgence.
L’évacuation du camp de personnes réfugiées hier, lundi 23 novembre 2020, place de la République était indigne d’un État de droit. Répondre à l’extrême précarité par une intervention menant à une surenchère de violence est insupportable et choquant. Une telle opération ne mène qu’à une précarisation accrue des réfugiés et participe à leur mise en danger. Alors que la priorité devait être la mise à l’abris de ces personnes vulnérables, leur escorte hors de Paris encadrée par une forte présence policière illustre une façon de procéder que nous n’acceptons pas.
La précarité et la misère des personnes réfugiées ne s’arrête pas aux portes de Paris. Nous alertons donc sur le fait que l’État doit, dès à présent, assumer son devoir humanitaire et ses responsabilités en matière d’hébergement d’urgence, en concertation avec les élu.e.s et les communes de la Métropole du Grand Paris.
De surcroit, cette intervention témoigne du rôle central de la libre diffusion d’images par des journalistes – parfois violemment pris à parti – et anonymes pour alerter le public. Et interroge le bien-fondé du contenu de la proposition de loi « pour une sécurité globale » soutenue par le gouvernement et présentée aujourd’hui au vote de l’Assemblée Nationale.
Les rappels à l’ordre du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies puis de la Commission Européenne sur le caractère liberticide de ce texte et la menace qu’il fait planer sur la liberté de la presse doit nous alerter. Nous, élu.e.s socialistes et divers gauche de la métropole du Grand Paris, souhaitons que ce texte ne soit pas voté en l’état.